La Chine vient de dépasser les Big Tech américaines avec Deep Seek — une application open source, moins coûteuse et plus écologique. Elle dame le pion aux géants technologiques des États-Unis. Dans ce contexte, la lutte pour le contrôle de l’information n’est plus seulement commerciale, elle devient aussi un enjeu d’identités nationales et de gouvernance des informations.

La compétition géopolitique évolue et l’administration Trump devra s’assurer d’intégrer les IA de manière ouverte et transparente, contrairement à Open AI dont le nom est trompeur. Les géants américains de la Tech ne pourront pas atteindre la Superintelligence avant la Chine s’ils ne changent pas leur mentalité, celle de retenir les informations pour conserver le contrôle et les profits.

Deep Seek et le bouleversement du paysage technologique

C’est dans cette réalité politique que les plaques tectoniques territoriales mutent de nations à Hyperempires gérés par les IA.

Deep Seek a surpris car personne ne croyait la Chine capable d’innover. Or ils viennent de provoquer une choc chez les  rois de la Tech : son modèle économique et sa conception open source la rendent plus accessible et écologique que ses concurrentes américaines.

Cette innovation marque une étape majeure dans la compétition internationale, où la dictature chinoise, grâce à une économie centralisée et coordonnée, se positionne pour imposer son modèle. Pour certains experts1 , cette évolution pourrait même conduire à une redéfinition des normes démocratiques aux États-Unis, là où la liberté individuelle rend le contrôle centralisé plus difficile.

La lutte pour le contrôle de l’information et les identités nationales

La concurrence entre pays se joue désormais sur le terrain du numérique. Les consommateurs deviennent, involontairement, des pions dans une bataille pour le contrôle de l’information. Dans ce climat, chaque pays défend sa propre identité nationale.

Alors que la Chine utilise son système autoritaire pour coordonner l’économie, les États-Unis sont contraints de repenser leur modèle démocratique face à la dispersion des influences et au repli sur soi des citoyens.

En effet, l’identité occidentale repose sur la liberté d’expression. On le voit depuis quelques temps, la mouvance réduit ce champ des possibles individuels. Le contrôle des libertés aura un impact direct sur nos démocraties, fondées sur le libéralisme : droit à la propriété, droit à la liberté de conscience, droit de s’associer, droit à la liberté de penser. Ces droits sont en fait tirés de la nature intrinsèque de l’humain à créer.

Ce sont ces droits à la liberté de penser qui ont propulsé l’innovation et, elle à son tour, produit la croissance du capital. Ce capitalisme démocratique est né à la Renaissance et a fait la fierté de l’Occident. Aujourd’hui, notre identité occidentale est remise en question avec l’avènement du capitalisme dictatorial développé par la Chine, qui a copié le système anti-fraude du crédit américain et l’a adapté à un crédit social.

Dorénavant, le travailleur/consommateur chinois est si efficace que le pays impose son modèle à l’Occident. Efficacité oblige. Ainsi la nouvelle administration Trump a créé le DOGE (Department of Government Efficency). Réussiront-ils à écraser assez rapidement la nature profonde de l’humain au regard de sa liberté de créer sa vie et de se gouverner individuellement ?

Une perspective de psychologie évolutionnaire sur l’identité

Au-delà des enjeux géopolitiques, la transformation numérique soulève une question fondamentale : comment préserver notre identité humaine dans un monde dominé par la technologie ? La psychologie traditionnelle s’est concentrée sur le comportement depuis les années 50, avec l’arrivée de la cybernétique.

Or la psychologie évolutionnaire nous invite à explorer les mécanismes profonds de l’âme et de l’esprit. Les sciences de l’information qui ont envahi les facultés de science humaine ne laissent plus de place pour l’étude de notre nature humaine et de ses immenses potentialités. La psychologie évolutionnaire offre ce champ d’étude basé sur 3 principes fondamentaux.

Selon Tooby et Cosmides (1992) dans The Adapted Mind, ainsi que Buss (1995) dans Evolutionary Psychology: The New Science of the Mind, l’individu est programmé pour se raccrocher de ses principes universels. De la même manière, l’étude de psychologie évolutionnaire invite l’individu à reconnaitre de l’intérieur ces principes et à en comprendre les mécanismes de fonctionnement afin d’en faire usage. L’étude de l’autorité est au coeur de l’intégration de ces principes fondamentaux.

Or avec les réseaux sociaux, le « petit moi » est en train d’effacer ces principes universels. Ainsi nous rapetissons notre vision horizontale pour la réduire à une chambre d’écho. Nous noyons de plus en plus nos principes universels (notre vision verticale, celle qui nous élève) dans une surabondance d’informations technocratiques et hypermatérialistes.

« Le relatif a pris tellement de place que le petit moi se dissocie du groupe, devient la victime de son relatif et s’enferme dans sa chambre d’écho… » Sylvie Bergeron à l’émission Matinale Buissonnière2.

Or pour qu’un individu puisse supporter l’autorité d’un principe universel, il doit dépasser ce repli individuel et embrasser sa conscience multidimensionnelle (ce que propose l’étude magistrale du programme de psychologie évolutionnaire)

Entre déterminisme technologique et évolution de la conscience

Nous sommes à un carrefour entre le déterminisme technologique et l’évolution de la conscience. D’une part, l’IA et l’automatisation menacent de nous réduire à l’intelligence cognitive et par là, de nous déshumaniser. Si nous abandonnons la quête d’une conscience évoluée, nous risquons de laisser l’humain se faire avaler par la machine.

A contrario, en assumant les principes de vie universels qui nous constituent, tel l’amour, la volonté et l’intelligence, nous apprenons à bâtir une autorité intérieure, comme une veille sur notre identité individuelle. Ainsi nous pouvons élever l’humanité à un niveau supérieur et éviter une dévalorisation de l’Intelligence Humaine (IH) par rapport à l’IA.

Utiliser l’IA comme soutien pragmatique de la réalité

Apprendre la mécanique des principes d’âme et d’esprit nous permettra d’utiliser l’IA comme un outil de soutien pragmatique, sans en faire un vecteur de déshumanisation. La superintelligence —qui travaille uniquement sur le monde physique, ne l’oublions pas — ne devrait jamais nous empêcher de développer les dimensions multidimensionnelle de notre conscience.

La rigueur de la psychologie évolutionnaire nous aide à retrouver l’intégrité de nos principes et ainsi à comprendre l’intégralité des mécanismes universels de l’âme. Cette étude nous rend apte à nous affranchir de toutes les formes d’aveuglement de notre conscience, imposées par le contrôle de l’information quel qu’en soit la source.

Conclusion : Vers une réingénierie autonome de la conscience

Dans ce contexte de mutation globale, l’avenir de la géopolitique ne se jouera pas uniquement sur le plan économique ou technologique. L’identité humaine est l’enjeu central de ce changement de paradigme.

Si nous ne redéfinissons pas nos principes et n’élevons pas notre niveau de conscience, l’humain risque de se faire avaler par l’IA, c’est-à-dire par la domination technocratique.

Nous avons une occasion en or — et la responsabilité — de transformer cette ère de transition en un chantier collectif de réingénierie de la conscience. En alliant innovation technologique et approfondissement de notre compréhension de l’être, nous pourrons créer un monde où l’humain reste maître de son destin3.

  1. https://news.stanford.edu/stories/2025/02/how-disruptive-is-deepseek?utm_source=chatgpt.com ↩︎
  2. https://www.radiobastides.fr/programme-matinale-buissonniere-11/emission-sylvie-bergeron-qui-controle-nos-identites-5150 ↩︎
  3. https://formationlecreateur.com/produit/humains-ou-i-a-qui-aura-la-premiere-place-version-papier/ ↩︎